On applique souvent l'adjectif « virtuel » ou « immatériel » aux produits de l'informatique, ce qui pourrait laisser croire que l'informatique est peu consommatrice de ressources naturelles. Jean-Marc Jancovicimontre que la dématérialisation, souvent présentée comme une solution pour le développement durablede l'économie, ne s'est pas accompagnée d'une diminution des flux physiques par rapport aux flux d'information49. En pratique, dans les
10, les directions des systèmes d'information sont généralement tenues à l'écart des programmes de développement durable des entreprises.
On se rend compte aujourd'hui, avec les premières études des experts en informatique verte, que l'informatique serait directement à l'origine de 5 % des émissions de gaz à effet de serre de la France50. L'informatique générerait également une forte consommation d'électricité.
L'application des principes de développement durable à l'informatique se décompose en plusieurs étapes principales51. Très schématiquement :
- la première étape, désignée par informatique verte en France (le terme angloaméricain est Green IT 1.0) désigne l'ensemble des méthodes qui réduisent l'impact de l'informatique sur l'environnement par une démarche écoresponsable (écoconception, économies d'énergie, gestion des déchets). Elle s'applique principalement au matériel inf
- ormatique, ainsi qu'aux méthodes de développement logicielqui diminuent l'impact sur la consommation électrique ;
- la deuxième étape, désignée par écoinformatique (ou écoTIC, ou Green IT 2.0 en angloaméricain), désigne la réduction de l’empreinte écologique de la société grâce aux technologies de l'information et de la communication : c'est l'utilisation des TIC pour réorganiser et optimiser les processus métiersen fonction de leur empreinte écologique grâce l’analyse du cycle de vie (ACV). Elle analyse et échange des informations environnementales ;
- la troisième étape est celle des TIC durables, et englobe les trois piliers du développement durable(environnement, social, économique).
À terme, le développement durable devrait faire évoluer les modèles employés en informatique. Il est, en effet, nécessaire d'expliciter la sémantique des données, documents ou modèles, ce qui relève de la branche de l'informatique appelée représentation des connaissances. Plusieurs projets en écoinformatique se déroulent dans le cadre d'initiatives telles que le web sémantique52.
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